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Interview de Scalivarius : PaaS made in France

En septembre 2011, le premier PaaS Français fait son apparition et porte le nom de Scalivarius. Il est possible de s’inscrire à la bêta depuis Octobre 2011, ici. Aujourd’hui nous vous proposons une interview d’Olivier Buisson, un des deux fondateurs de la société :

1) Pouvez-vous présenter l’entreprise et son historique ?
Scalivarius a été lancé en septembre 2011 et nous sommes en phase de constitution de l’entreprise. Donc, nous sommes au début de l’aventure.
Pour le moment, nous travaillons en fond propre afin de valider le modèle. C’est pour cette raison que nous avons lancé la beta le 10 octobre dernier.

2) Qui sont les différents acteurs derrière Scalivarius et leurs expériences ?
Nous sommes 2 cofondateurs, Philippe et moi. J’ai rencontré Philippe en 2000 chez LibertySurf.
Nous avons tout les 2 deux plus de 10 ans d’expérience dans le domaine de l’hébergement de services internet.
De mon coté, je suis tombé dans Internet et les logiciels libres en 1995 et j’ai travaillé dans le milieu des fournisseurs d’accès à Internet depuis 1999.

3) Comment est né l’idée et depuis quand ?
L’année dernière, j’ai participé à la session d’automne du Founder Institute et j’ai eu l’occasion de discuter avec d’autres fondateurs de startups. Grâce à ces discussions, j’ai pu voir leurs choix concernant l’hébergement de leurs services. Il y a 2 écoles :

  • La location de machines dédiées en France, mais ils doivent faire leurs propres administrations de serveur. Hors, il n’y a pas systématiquement des compétences en administration serveur dans les startups
  • L’utilisation de service de type PaaS (principalement Heroku).

Le problème de ce dernier est que les serveurs sont aux Etats-Unis donc loin de leurs utilisateurs. Du coup, les sites s’affichent relativement lentement et c’est un vrai problème. Aujourd’hui le temps de réponse est primordial à plus d’un titre. D’une part, cela permet de garantir une expérience utilisateur fluide et, d’autre part, cela évite d’être pénalisé dans les moteurs de recherche.

4) Pourquoi avez-vous choisi de vous baser sur CloudFoundry ?
CloudFoundry a été lancé en Avril et il s’agit du premier moteur de PaaS OpenSource. J’ai été très surpris de la part de VMware de créer un tel logiciel.
J’ai été, tout de suite, séduit par l’architecture logicielle. Elle est très moderne et surtout très scalable. C’est-à-dire qu’elle permet d’envisager une montée en charge très facilement.

5) Quelle est la philosophie principale de Scalivarius ?
Mon objectif avec Scalivarius est de proposer un service permettant aux startups de s’occuper uniquement du développement de leurs business et de leurs applications.
Toute la gestion quotidienne des serveurs est pris en charge par Scalivarius.

6) Que souhaiteriez-vous mettre en avant par rapport à vos concurrents ?
La concurrence est rude façe à des mastodontes comme Heroku, Google App Engine ou Azure mais je pense que le fait d’être un acteur local est un avantage. Le support technique est assuré en français sans décalage horaire ce qui permet d’être réactif.
A titre personnel, j’attache beaucoup d’importante à la qualité de service. Je ne pense pas que Scalivarius aura la taille d’un Google ou d’un Microsoft Azure donc cela permet d’aller plus loin dans la qualité.

7) Où hébergez-vous les données ? Dans votre propre Datacenter ? Si oui où est-il situé ?
La création de notre propre datacenter est prématurée pour le moment. Avoir son propre datacenter n’est rentable qu’avec un volume de serveur important.
Actuellement, les serveurs de Scalivarius sont hébergés en France. Nous sommes en fond propre donc nous ne pouvons pas encore acheter notre propre infrastructure.
Dans tout les cas, nous sommes hébergés dans des datacenters professionnels et nous souhaitons pouvoir répartir le service sur plusieurs datacenters.

8 ) Stocker les données en France est-il une chose primordiale pour Scalivarius ?
Scalivarius vise à être sur le marché français donc c’est important pour nous. La première raison est d’être au plus proche des utilisateurs de nos clients.
De plus, la législation française est de plus en plus stricte sur la localisation des données personnelles.
Des accords existent comme le Safe Arbor qui permet à des entreprises américaines de stocker des données personnelles provenant de France. Mais, très peu d’entreprises US ont signé ces accords.

9) Allez-vous proposer d’autres services, fonctionnalités dans le futur (proche et lointain) ?
Nous avons 2 axes de développement pour Scalivarius. Le premier est la gestion du cycle de vie des applications. C’est à dire offrir des services permettant de gérer les différentes étapes de la vie d’une application comme un gestionnaire de version, des outils de tests fonctionnels, de charge ou de déploiement continu.
L’autre axe est de proposer un service de PaaS privé pour les entreprises.
Après, nous sommes à l’écoute de nos utilisateurs et le service évoluera aussi en fonction de leurs besoins.

10) Comme vous le dites sur votre blog, on ne compte plus les acteurs américains dans ce domaine, pourquoi temps de retard en France selon vous ?
Les US sont en avance sur l’Europe dans le domaine de l’informatique et du cloud computing.
Les USA sont toujours un laboratoire pour l’Europe et il y a toujours un décalage de quelques années entre les 2 continents.

Souhaitons à Scalivarius une bonne continuation dans cette entreprise de création d’un PaaS Français !

Vous pouvez retrouver Scalivarius sur leur site ou sur twitter.